BULLETIN DE L'AEFEK n° 1
ISSN 1951-6584
Janvier 1999
SOMMAIRE
Historique de l'Association
Notre projet prend racine en 1997, lorsque plusieurs d'entre nous se sont alarmés des lacunes méthodologiques de leur formation. Ce problème semble d'ailleurs toucher l'ensemble des Etudes Sud-est asiatiques [Cf. Les Assises de la Recherche française sur l'Asie du Sud-Est (10-11 octobre 1997 à l'Unesco) où se sont multipliés les témoignages de doctorants de diverses disciplines sur leurs impréparations à mener un travail de recherche sur le terrain et à le rédiger]. Ce constat est-il partagé par d'autres jeunes chercheurs sur le Cambodge? Et quelle réaction peut-on envisager pour faire face à cette situation ? Tel est l'objectif de la première réunion du 21-09-98.
Compte rendu de la réunion n°1 (21-09-98)
Cette séance initiale a rassemblé 6 apprentis-chercheurs (niveau maîtrise, DEA, doctorat). Le tour de table a permis de dégager un diagnostic commun : le pôle de la recherche universitaire, cantonné de plus en plus dans la transmission du savoir, a tendance à délaisser la formation méthodologique. Cela se traduit au niveau du travail intellectuel par des difficultés à problématiser et à traiter (dans le cadre d'une thèse, d'un article ou même d'un compte-rendu de lecture) l'information.
Il a donc été décidé de favoriser une série de rencontres et tenter de capitaliser tout type de discours méthodologique délivré par des chercheurs-invités. La volonté de poursuivre cette expérience existe d'autant plus qu'elle favorise les contacts entre les étudiants des diverses disciplines des Etudes Khmères (échanges d'idées, d'informations, de documents). Dans le débat, on insista en particulier sur l'enrichissement cognitif à décloisonner le confort de sa typologie de recherche et à s'intéresser aux autres domaines de la khmérologie [ex: Histoire de l'Art / Représentation du politique; ou Mythes de fondation /Géographie physique].
A SIGNALER
Film de Rithy Panh, Un soir après la guerre, (98-1h48), MK2 Beaubourg (3e).
Marie-Alexandrine MARTIN, Les Khmers Daeum " Khmer de l’origine ", Paris, EFEO, 1997, 514p.
ROS Chandrabot, Histoire du Cambodge (en khmer), Paris, L’Harmattan, 1998.
Parution du n°36 de la revue Péninsule [4 articles consacrés au Cambodge].
A NOTER
Festival Culturel autour de l’Art khmer (du 18 janvier au 13 février 1999) à Neuilly sur Marne [( 01-43-00-88-88]. En particulier, conférence (avec diapositives) de Marie H. Gamonet : " L’art khmer " [11février à 19h, Salle des Mariages de la Mairie].
Compte rendu de la réunion n°2 (01-11-98)
Notre premier invité fut Jacques Népote (CNRS), historien et ethnologue, spécialiste du Cambodge. Devant une assistance composée de 8 étudiants de 2° et de 3° cycle, il a suggéré le fait qu’il existe trois phases pour mener à bien une recherche :
1- En amont, définir ses motivations (qu’est-ce qui vous pousse à faire une recherche dans un domaine donné) ; puis expliciter l’intérêt du sujet choisi ;
2- Poser le problème : repérer le champ et les limites de son projet (générant la sélection du " titre ") ; dégager une problématique par un traitement du sujet en termes paradoxaux [ex : les Khmers n’étant pas un peuple de marins, comment expliquer ce tropisme dans leurs mythes de fondation pour l’eau ?]. Puis, formuler son diagnostic.
3- Traiter les documents (classement selon une thématique donnée) et structurer le plan de rédaction à partir de ce diagnostic.
Au-delà de ce résumé succinct, il est impératif de retenir qu’une recherche efficace suppose une corrélation entre le travail technique (accumuler des documents) et le travail intellectuel . Croire que l’un succède à l’autre risque a contrario d’engager toute recherche dans une impasse.
Compte rendu de la réunion n°3 (06-12-98)
Poursuivant son discours sur la méthodologie (devant 7 participants), Jacques Népote axe son intervention sur : " comment conduire une réflexion pour la rédaction d’un texte ".
En aval de la " mise en concept d’analyse " (voir ci-dessus), la rédaction de la thèse (dans un ouvrage ou dans un article) doit s’efforcer de s’articuler autour de trois points logiques de façon à assurer sa progression [ex : thèse-antithèse-synthèse / cause-événement-conséquence / prémices-développement-enseignements].
ZOOM SUR LES TRAVAUX DES MEMBRES
Nasir ABDOUL-CARIME, " Réflexion sur le régime sihanoukien : la monopolisation du Verbe par le pouvoir royal ", Péninsule, n°31, 1995, pp. 77-97.
Jacques DOLIAS, " Visvakarman : un exemple d’adaptation des mythes indiens en pays khmer ", Cahiers de l’Asie du Sud-Est, n°28, 1990, pp.109-146.
Grégory MIKAELIAN, Le Kram Sruk de Chey Chetta III, édition critique d’un code institutionnel khmer du 17è siècle, Mémoire de Maîtrise, Université Paris IV-Sorbonne Nouvelle-, 1998, 307 p.